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mardi 1 septembre 2015

La réforme du collège pèse déjà sur la rentrée 2015 (Le Monde)

Syndicats d’enseignants et ministère de l’éducation partagent-ils le même calendrier scolaire ? La question se pose, tant leurs priorités en cette rentrée semblent diverger. Si, Rue de Grenelle, on ne jure que par les « nouveautés » de septembre 2015 – « morale laïque », réforme des ZEP, maternelle recentrée sur son « cycle »… –, c’est vers la réforme du collège, qui n’entrera en application qu’en 2016, que les regards des enseignants se portent.
Après les polémiques du printemps, l’intersyndicale à l’initiative de la contestation espère bien relancer le mouvement. « Ce n’était pas un coup de colère épidermique », prévient Frédérique Rolet, la cosecrétaire générale du SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le secondaire. Selon un calendrier qui a été précisé ce mardi, le « réveil » se jouerait en deux temps : une grève des professeurs le 17 septembre, une journée de manifestation nationale en octobre – « un samedi avant les vacances de la Toussaint », souffle-t-on du côté du Snalc, où l’on espère que « la société civile, les parents d’élèves notamment, viendra s’agréger au mouvement ».

Reste que la mobilisation avait perdu de sa fougue avant la pause estivale, la grève du 11 juin n’ayant réuni qu’une minorité d’enseignants. Au-delà des interrogations sur la relance de la contestation, il faut bien constater que la virulence des débats a laissé des traces sur le terrain comme sur la Toile. Même au sein de l’UNSA, fédération pourtant favorable au nouveau collège, on fait état d’inquiétudes en salle des profs. « Les enseignants sont divisés, reconnaît Christian Chevalier, du SE-UNSA, mais une partie – et pour moi une majorité – a intégré que le changement se fera bel et bien ». « Mais dans quelles conditions ?, s’interroge Philippe Tournier, du syndicat de chefs d’établissement SNPDEN-UNSA. Ce que l’on craint, c’est la poursuite de ce ton acrimonieux et vindicatif qui s’est propagé sur les réseaux sociaux, perceptible dans la pauvreté des arguments mis en avant par les “anti-réforme” comme par les “pro”. Bref, les postures idéologiques… Et, à la rentrée 2016, quand il faudra faire le grand saut, cette atmosphère n’aura pas disparu. »
A vingt-quatre heures de la rentrée des classes, Najat Vallaud-Belkacem a, elle, joué la carte de l’optimisme, en évoquant un simple « malentendu » avec les enseignants, dans un entretien au Parisien et sur les ondes de France Inter. Une explication immédiatement rejetée sur Twitter par les professeurs concernés.


Article de Mattea Battaglia Le Monde du 1er septembre 2015

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