Film
documentaire de David André (France, 2014, 80 minutes)
SYNOPSIS
A
Boulogne-sur-Mer, une ville moyenne confrontée aujourd'hui à la
désindustrialisation et à la précarité, Gaëlle, Rachelle,
Caroline, Nicolas et Alex forment une inséparable et turbulente
bande d'amis. Tandis qu'ils s'apprêtent à passer le bac, leur
univers adolescent, auquel s'oppose celui de leurs parents, est porté
par des «chansons du réel», de petites pages enchantées dans un
monde désenchanté. Ce documentaire fait le pari d'émerveiller le
réel avec des chansons et musiques originales, qui alternent avec la
chronique douce-amère, à la fois grave et pleine d'humour, de cette
fameuse année du bac...
CRITIQUE
La
jeunesse a donné lieu à une surabondance de documentaires, traités
sur des modes qui varient rarement. Peu de films de fiction prennent
leurs distances avec le réel autant que les comédies musicales ; au
point qu'en marier le principe chanté à celui d'un documentaire
relève inévitablement d'un coup de force esthétique, d'une torsion
ou d'une hybridation. Ce qu'un genre réclame de spontanéité,
l'autre l'exige en préméditation.
De
la tension entre ces deux modes de représentation, David André a
tiré l'originalité de Chante ton bac d'abord, qui se concentre sur
un groupe d'élèves de terminale d'un lycée de Boulogne-sur-Mer.
Trois filles et deux garçons, qui nous séduisent d'autant plus que,
à la finesse d'observation dont le documentaire témoigne —
dévoilant leurs espoirs et leurs doutes à cet « âge des possibles
» que la crise met sous conditions —, s'ajoute une dimension
particulière induite par les chansons. Onze titres, écrits par
David André à partir de leurs propres mots et qu'ils chantent d'une
voix plus ou moins assurée, livrant leurs états d'âme avec une
justesse jamais prise en défaut. Ce qui aurait pu n'être qu'un
procédé charmant se révèle un puissant mode d'expression de
l'intime, suggestif et propice à la pleine expression de leurs
sentiments. Au point qu'à la toute fin du film, on se surprend à
avoir de la peine à quitter Alex, Caroline, Gaëlle, Rachel et
Nicolas. Tant on s'est attaché à eux. — François Ekchajzer,
Télérama, 18 octobre 2014
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