Critique
du film Casa Grande de Pedro Sotero (Brésil, 2014) : Casa
Grande, prison dorée pour un adolescent en crise.
A
Rio de Janeiro, Jean, 17 ans, issu d’une famille aisée, se
cherche. Coincé dans cet espace clos, la Casa du titre, et en
pleine crise, il tente de se libérer de l’emprise de son père. Sa
famille doit également faire face à d’importantes difficultés
financières. Leurs chemins se croisent, s’entrecroisent et se
heurtent. Où vont-ils aboutir ?
Un
homme d’apparence aisée éteint les lumières de son immense
demeure. Le film débute. Ce geste on ne peut plus banal crée une
atmosphère oppressante : la musique se tait, l’obscurité se
fait et il trèbuche.
Un
adolescent, son fils Jean, éclaire alors sa chambre, comme s’il
devait s’émanciper de cet espace clos qui l’étouffe.
Tout
au long du film, le spectateur suit alors la dégringolade à la fois
matérielle et morale de cette famille dont les valeurs éclatent
comme le dit si bien la domestique noire.
Même
la petite sœur Nathalie est tellement déterminée à exister face à
ce père qui l’ignore qu’elle va jusqu’à voler ses propres
parents qui ne lui donnent plus son argent de poche.
Cet
argent qui manque oblige Jean à prendre le bus pour la première
fois pour se rendre au lycée suite au licenciement du chauffeur
Severino. Les nombreuses sequences de classe nous ont un peu lassés
à cause du sentiment de répétition qu’elles nous inspiraient.
Mais c'est dans ce bus qu’il va découvrir l’existence tangible
des autres, cette mixité sociale qu’il n’a jamais soupçonnée.
Il va également expérimenter la proximité avec une fille, Louisa.
Car Jean est à l’âge où il aspire à devenir homme.
Cette
renconte pourrait l’y aider mais Louisa n’appartient pas à son
monde et a une certaine idée , et expérience, des clivages de la
société dans laquelle elle vit. Ce qui l’amène à s’opposer
violemment au père de Jean. Jean prend alors conscience des prises
de position arbitraires et artificielles de son père.
Il
abandonne alors ses études et part à la recherche de vraies
valeurs. Il retrouve en Sévérino, son ancien chauffeur, le père de
substitution qui l’a accompagné toute son enfance. Que cette
rencontre émouvante ait lieu dans les favellas qui surplombent Rio
de Janeiro n’est pas anodin.
Critique
rédigée par Jasmine, Louane, Inés de l’Ecole des pupilles de
l’air ; de Emma, Hubert, Laurena du Collège jean Macé de
Portes lès Valence ; et de Mélissa, Johanna et Tristan du
Collège de Belledonne.
Critique
du film Marina de Stijn Coninx (Italie Belgique, 2013) : Un
biopic trop mariné
Le
jeune Rocco (et sa petite famille Calabraise) fraichement débarqués
dans le climat hostile de la Belgique peine à s’intégrer dans
cette société où la langue et les coutumes sont si différentes.
Arrivera-t-il à s’affirmer, lui et son accordéon ?
Ce
film, basé sur une histoire vraie, a toutes les cartes en mains pour
séduire un large public. Rocco est un personnage battant qui va au
bout de son rêve. Il va affronter le regard et l’hostilité des
autres qui ne le considèrent que comme un étranger. Il va également
devoir s’opposer à son père, mineur de fond, qui porte avec lui
le poids des traditions familiales.
Il
va refuser d’aller travailler avec lui mais une longue séquence
le montre pourtant contraint de l’accompagner au fond de la mine
qui n’est pas sans nous évoquer Germinal.
Cependant,
si comme nous vous ne connaissez pas la chansonnette Marina, vous
vous surprendrez à la fredonner malgré vous en sortant comme l’ont
fait avant vous des générations d’auditeurs.
Par
contre nous aurions aimé que l’utilisation de la musique se fasse
plus discrète dans le reste du film. De façon artificielle le
réalisateur nous tire des larmes en abusant des gros plans soulignés
par des accords répétitifs quand de façon prévisible, Rocco
s’oppose violemment à son père. Mais elle nous gène encore plus
chaque fois que Helena, la blonde belge apparaît, tantôt perverse,
tantôt godiche.
C'est
dommage parce que nous avons trouvé intéressant le travail de
reconstitution des années 1950 s’appuyant sur les décors, les
costumes et les couleurs. Nous avons apprécié le côté rétro
apporté par les Vespas (que nous ne connaissions pas) et les
coiffures improbables.
Critique
rédigée par Jasmine, Louane, Inés de l’Ecole des Pupilles de
l’Air ; de Emma, Hubert, Laurena du Collège Jean Macé de
Portes lès Valence et de Mélissa, Johanna et Tristan du Collège de
Belledonne.
Critique
du film La Forteresse d'Avinash
Arun
(Inde, 2014)
Chinu, seul sur la plage, fixe au loin la mer agitée et en mouvement continuel comme sa propre vie : les déménagements incessants dûs au travail de sa mère l'oblige à s'adapter a des realités toujours nouvelles. Mais ce que Chinu désire avant tout c'est un lieu stable qu'il pourra considérer comme sa maison. Chinu commence à s'intégrer dans le vilage où il vit grâce aux liens qu'il tisse avec les enfants du lieu. Ensemble, ils s'aventurent dans une forteresse abandonnée qui se dresse sur la mer où il se perdra mais par la suite deviendra symbole d'une union solide qui survivra à leur separation.
Une
superbe mise en scène peint une Inde immergée dans la nature et en
souligne les aspects culturels. Même si l'histoire manque de coups
de théâtre, elle se révèle être simple et linéaire, c'est un
véritable parcours de maturation qui poursuit le protagoniste du
film. Des images suggestives et des effets sonores originaux donnent
au film un exemple de poésie cinématographique.
Critique
rédigée par les élèves du collège de Pavie, dans le cadre du
Comenius Regio Les Images croisées.
Critique
du film Petite
sœur
de Sanna Lenken (Suède
Allemagne, 2015)
sous forme de
portrait chinois écrit par Emma, Melissa et Jasmine.
Si je devais
retenir de ce film une scène, ce serait celle de la cabane lorsque
les parents de Katja la forcent à manger et à boire de l’eau :
elle nous a beaucoup choquées.
Si
je devais retenir de ce film une image, ce serait celle qui se
trouve dans la séquence finale à l’hôpital : les deux sœurs
sont front contre front, superbe image de leur réconciliation.
Si je devais
retenir de ce film une réplique, ce serait celle où Stella tient
tête à son amie en disant :
Le garçon :
« tu veux de la bière ? »
Stella : non
je ne bois pas
Son amie :
« arrête de faire la relou » !
Stella :
« non mais je ne bois pas, et toi non plus »
Cette dernière
réplique monte parfaitement sa force de caractère.
Si
je devais retenir de ce film un personnage, ce serait Stella qui est
suffisamment forte pour s’interposer entre sa grande sœur
et ses parents lors de la scène
que nous avons retenue plus haut.
Si je devais
retenir de ce film une couleur, ce serait le blanc de la patinoire
qui est l’endroit où des événements dramatiques se déroulent.
Si
je devais retenir de ce film un son, ce serait les sanglots de la
grande sœur
lorsque nous comprenons qu’elle est gravement malade. Nous
éprouvons
alors de la compassion pour elle.
Si
je devais retenir de ce film un thème, ce serait la relation très
forte qui unit les deux sœurs.
Elle est indestructible et éternelle.
Si
je devais retenir de ce film un lieu symbolique, ce serait la
patinoire. C''est là que notamment la grande sœur
s’évanouit
sur la glace devant sa petite sœur
et que nous envisageons enfin une issue possible.
Si
je devais retenir de ce film un sentiment, ce serait la compassion
que nous éprouvons envers les différents personnages , les deux
sœurs
(surtout Stella qui éprouve
beaucoup de difficulté à rivaliser avec sa grande sœur)
et aussi les parents.
Si
je devais retenir de ce film une impression, ce serait le malaise
face au voyeurisme qui nous fait découvrir dans le regard de la
petite sœur
qui se glisse presque sous la porte des toilettes pour nous faire
découvrir
la façon dont elle se fait vomir.
Critique
du film Petite
sœur
de Sanna Lenken (Suède
Allemagne, 2015)
sous forme de
portrait chinois écrit par Hubert, Tristan et Louane.
Si je devais
retenir de ce film une scène, ce serait lorsque les parents , en
tentant d’alimenter de force leur fille Katja la font fuir. Nous
nous sommes sentis mal à l’aise parce que nous avoins l’impression
qu’ils la torturaient au lieu de lui venir en aide. Il est vrai
qu’ils étaient démunis et désespérés.
Si
je devais retenir de ce film une image, ce serait celle où Stella
tient Katja évanouie dans ses bras à la patinoire. Nous assistons
alors à l’une des plus belles scènes d’amour fraternel du
film. Stella y tient alors le rôle d’un ange gardien de sa grande
sœur.
Si je devais
retenir de ce film une réplique, ce serait lorsque Stella décrête :
« J’ai mûri » Cette réplique est prononcée à deux
reprises mais nous ne retenons surtout que la dernière parce qu’elle
correspond à ce que nous ressentons nous-mêmes.
Si
je devais retenir de ce film un personnage, ce serait celui de
Katja la grande sœur
: nous la sentons fragile malgré
sa volonté d’exceller et nous éprouvons peu à peu un sentiment
de pitié envers elle.
Si je devais
retenir de ce film une couleur, ce serait le rose, le rose du blouson
que Stella porte en permanence où sont représentés deux patins à
glace entrelacés.
Si je devais
retenir de ce film un son ce serait lorsque Katja se fait vomir alors
que le spectateur reste derrière la porte. Ce n’est que par ce
bruit que nous comprenons ce qu’elle fait.
Si je devais
retenir de ce film un thème, ce serait l’anorexie, cette façon
de « se laisser mourir » comme le dit Stella en refusant
de s’alimenter.
Si
je devais retenir de ce film un lieu symbolique, ce serait la
patinoire, là où Katja s’entraîne jusqu’à l’épuisement, là
aussi où nous assistons aux efforts et à l’acharnement de Stella
à égaler sa sœur
mais aussi à
rendre son professeur fier d’elle.
Si
je devais retenir de ce film un sentiment, ce serait l’amour
fraternel. Même si les deux sœurs
se disputent souvent, elles s’aiment comme le montre la dernière
scène.
Si
je devais retenir de ce film une impression ce serait un profond
trouble. Nous sommes ressortis bouleversés, parfois la larme à
l’œil,
parfois choqués,
parfois attendris.
Critique
du film Petite
sœur
de
Sanna Lenken (Suède
Allemagne, 2015)
sous forme de
portrait chinois écrit par Johanna, Mélissa et Tristan .
Si je devais
retenir de ce film une scène, ce serait celle au cours de laquelle
les parents de Katja la forcent désespérément à boire une goutte
d’eau. Nous ressentons alors profondèment sa détresse et la
gravité de la situation.
Si
je devais retenir de ce film une image, ce serait celle où les deux
sœurs
se tiennent front contre front sur le lit d’hôpital ;
Nous ressentons alors clairement l’amour qu’elles éprouvent
l’une pour l’autre malgré leur déchirement.
Si je devais
retenir de ce film une réplique, ce serait : « mange
s’il te plaît ».Les parents semblest vvraiment impuissants
face à la maladie et en arrivent à l’implorer. La réponse de
Katja : Non, je ne peux pas est aussi révélatrice de sa
solitude et de son désespoir.
Si
je devais retenir de ce film un personnage, ce serait celui de la
petite sœur.
D’une part parce que nous considérons
qu’elle est l’héroine du film. D’autre part parce que la
caméra ne la quitte pas et que c'est par elle, par son regard ou par
son point de vue que nous vivons cette histoire.
Si
je devais retenir de ce film une couleur, ce serait en fait deux
couleurs opposées. Des couleurs chaudes qui dépeignent souvent la
petite sœur
d’une part mais aussi des couleurs froides qui caractérisent
l’univers dans lequel elle évolue.
Si
je devais retenir de ce film un son, ce serait les sanglots de
Katya : notre émotion est à son comble. Mais il y a aussi les
bruits que font Stella ou ses parents lorsqu’ils croquent les
biscuits ou céréales. Ces bruits nous rappellent constamment que
l’un des thèmes du film tourne autour de la nourriture, source de
plaisir pour la petite sœur
et source de douleur et d’angoisse profonde pour la grande sœur.
Si
je devais retenir de ce film un thème, ce serait l’épanouissement
de Stella, qui ne vit au début du film que par rapport à sa grande
sœur,
mais qui progressivement s’émancipe
et devient très forte et autonome malgré son jeune âge .
Si je devais
retenir de ce film un lieu symbolique, ce serait la cabane en bois
qui symbolise à la fois le bonheur familial passé mais aussi le
déchirement individuel et familial présent.
Si je devais
retenir de ce film une sensation, ce serait l’impression presque
physique d’avoir mal aux tripes, de partager physiquement le
mal-être de Katja.
Mais
si je devais retenir de ce film une impression ce serait quand même
l’ espoir : ces personnages vont probablement retrouver une
vie normale.
A
propos du film La Forteresse de Avinash Arun (Inde)
La
force de grandir
A
qui se fier, A qui se confier ?
Forcèment
suivre sans crier
Objectif :
horizon libéré
Renouveau
remarqué sans fièvre
Tant
qu’il y aura des poteaux
Et
goûter aux pistes inexplorées
Rareté
des perles lourdes de vie
Elégance
et dignité
Sans
raz-de-marée, passer, accepter
Sur
les vagues devenir sûr de soi
Equilibre
assuré par la citadelle des amis.
Lent,
parfois long, on s’installe dans une atmosphère paisible
Attendrissant,
on se prend d’affection pour un personnage en perte de repères
Fort
en sentiments. Drôle… Ah la scène du professeur qui rappelle à
l’ordre un élève avec une craie
Original,
c'est une découverte. On y voit la culture, les repas au ras du sol,
les saris raffinés
Replié
sur lui-même, le protagoniste de 10 ans est tel une forteresse
Transformé,
on suit son parcours
Emouvant,
chaque enfant de la bande cache une blessure et pousse un cri que
personne en semble entendre
Raplapla,
le film manque cruellement de rebondissements
Emouvant,
on est bercés par la musique traditionnelle et douce
Saisissant,
la métamorphose du personnage, bien que trop rapide
Simple
et efficace
Eblouissant,
on est plongés dans des paysages aux couleurs chatoyantes
Louane,
Inés Jasmine
Les
images resplendissantes
Authentique
volonté du réalisateur sont des
Fresques
colorées et splendides
On
a aimé les vagues de musique
Rythmant
les actions
Toujours
expressives
Emotions
au
Rendez-vous,
scénario
En
toute finesse, en toute
Simplicité,
à dévorer des yeux
Sensations
venant d’ailleurs
En
somme, chaque plan est une carte postale.
Contribution
de Sylvie
Casa
Grande : Une narrative menée avec finesse
Tuer
le père n’est pas une mince affaire
Maison
de la réussite, domaine de rêve à deux façades, une vie de chien
pour une vie de château ?
Jean,
17 ans, porté dans un berceau doré n’a qu’une hêt : faire
le mur. Il n’est pas bien chez lui. Il lui faut casser la glace,
casser la gueule à la loi des classes. Il cherche un père et ne
trouve qu’un fuyant que la l’argent mine.
La
trame narrative aborde le Brésil contemporain avec finesse, certes
ce qu’il présente est complexe. La trame joue avec des pistes
qu’il laisse aux mauvais films. Homme Jean deviendra par le forro
et les valeurs des gens d’en bas, ses anciens domestiques. Il
choisit d’échouer et d’aimer, il choisit l’espace exigu où le
lieu humain se fout de l’apparence. Favela, la faveur est là.
Marina
Ce
film trop léché est un biopic inutile. Il balance de plein fouet
tous les clichés. Ainsi l’itinéraire d’un petit calabrais
fait-il toc et puis flop. Jeu outré, décors et gros plans
racoleurs. De la musique à la victoire, le Rocco est costaud mais sa
vie laisse indifférent.
La
Forteresse
Inde.
Au loin est la forteresse, au loin est la force d’accepter de
suivre une mère malmenée par son travail. Toujours nouveau, c'est
avec une bande de copains comme échappés de « Stand
by me »
que le hèros accède à la forteresse.Les images lentes et très
belles accueillent la nature, tout en délicat comme le jeu des
comédiensqui révèle pudeur et dignité. C''est l’amitié qui
forge le jeune homme.
Petite
sœur
Comme
une étoile dans l’ombre.
Stella
est ronde, Stella s’en fout, Stella n’est pas une étoile du
patinage artistique. C''est sa grande sœur,
la championne. Elle excelle et ses tenues de compétition
brillent de mille éclats. Pourtant entre régime compétition et
entraînement, c'est la vie qui patine. Repousser ce dont petite sœur
se goinfre, l’alimentation devient défiance
puis torture.
Le
film ne sombre pas dans le sujet douloureux et “petite sœur”
n’est pas un cri, c'est une caresse complice à qui sait la vie.
Car
Stella aime les insectes, écrit des poèmes cochons, apprend
l’amour, aime un adulte et le teste. Avec elle le spectateur rit et
suit confiantcelle qui tiendra par-delà le naufrage.
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