Syndicats
d’enseignants et ministère de l’éducation partagent-ils le même
calendrier scolaire ? La question se pose, tant leurs priorités
en cette rentrée semblent diverger. Si, Rue de Grenelle, on ne jure
que par les « nouveautés » de septembre 2015 –
« morale laïque », réforme des ZEP, maternelle
recentrée sur son « cycle »… –, c’est vers la
réforme du collège, qui n’entrera en application qu’en 2016,
que les regards des enseignants se portent.
Après
les polémiques du printemps, l’intersyndicale à l’initiative de
la contestation espère bien relancer le mouvement. « Ce
n’était pas un coup de colère épidermique », prévient
Frédérique Rolet, la cosecrétaire générale du SNES-FSU, syndicat
majoritaire dans le secondaire. Selon un calendrier qui a été
précisé ce mardi, le « réveil » se jouerait en deux
temps : une grève des professeurs le 17 septembre, une journée
de manifestation nationale en octobre – « un samedi avant les
vacances de la Toussaint », souffle-t-on du côté du Snalc, où
l’on espère que « la société civile, les parents d’élèves
notamment, viendra s’agréger au mouvement ».
Reste
que la mobilisation avait perdu de sa fougue avant la pause estivale,
la grève du 11 juin n’ayant réuni qu’une minorité
d’enseignants. Au-delà des interrogations sur la relance de la
contestation, il faut bien constater que la virulence des débats a
laissé des traces sur le terrain comme sur la Toile. Même au sein
de l’UNSA, fédération pourtant favorable au nouveau collège, on
fait état d’inquiétudes en salle des profs. « Les
enseignants sont divisés, reconnaît Christian Chevalier, du
SE-UNSA, mais une partie – et pour moi une majorité – a intégré
que le changement se fera bel et bien ». « Mais dans
quelles conditions ?, s’interroge Philippe Tournier, du
syndicat de chefs d’établissement SNPDEN-UNSA. Ce que l’on
craint, c’est la poursuite de ce ton acrimonieux et vindicatif qui
s’est propagé sur les réseaux sociaux, perceptible dans la
pauvreté des arguments mis en avant par les “anti-réforme”
comme par les “pro”. Bref, les postures idéologiques… Et, à
la rentrée 2016, quand il faudra faire le grand saut, cette
atmosphère n’aura pas disparu. »
A
vingt-quatre heures de la rentrée des classes, Najat
Vallaud-Belkacem a, elle, joué la carte de l’optimisme, en
évoquant un simple « malentendu » avec les enseignants,
dans un entretien au Parisien et sur les ondes de France Inter. Une
explication immédiatement rejetée sur Twitter par les professeurs
concernés.
Article
de Mattea Battaglia Le Monde du 1er septembre 2015
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