Concours
Cinéduc analyse et critiques de films 2015-2016 : critique gagnante
Marguerite,
film de Xavier Giannoli
Titre
de la critique : Le ridicule c’est sérieux !
Marguerite
est une baronne qui ne vit que pour le chant et collectionne
partitions originales, costumes de divas et tableaux vivants. Elle
donne tout d'elle même lorsqu'elle chante. Le problème, c'est sa
voix «divinement» fausse.
Cette
fiction est inspirée par la personnalité de Florence Fester
Jenkins, milliardaire américaine morte il y a près de soixante dix
ans. Giannoli a eu la bonne idée de transposer l'histoire dans le
Paris des années 1920 où il reprend ses thèmes favoris, la
supercherie et le mensonge. Mais à la différence de ses précédents
films où l'imposteur est conscient de ses tromperies, Marguerite se
croit réellement talentueuse et elle ne feint pas d'aimer la
musique. Son public et son entourage l'applaudissent et se gardent
bien de lui dire la vérité. Entourée de lâches et d'hypocrites
elle frôle sans cesse le ridicule mais jamais elle n'y tombera, bien
au contraire. Ce personnage qui nous fait penser au comique à la
Molière n'est jamais banal : elle vit dans l'illusion, être une
diva adulée par le public et aimée par son mari. Marguerite nous
dit, «exister, c'est insister». Les pannes à répétition de la
voiture de Georges appuient cette idée ! Marguerite fait penser au
personnage de François Pignon dans le film «Le Dîner de cons» :
qui tire les ficelles ? Qui au final berne tout le monde ?
On
a adoré le rôle de chaque personnage : le mari infidèle, lâche et
qui a honte de sa femme. Le majordome au rôle ambigu, celui qui
entretient l'illusion, ou encore le personnage ambivalent d'Atos
Pezzini, le professeur de chant. Autant de caractères que de
personnages, autant de portraits que de profils différents. On reste
sans voix !
Catherine
Frot incarne très bien le rôle de Marguerite. Elle habite son
personnage. Elle joue à merveille la fragilité et nous fait
osciller entre malaise et compassion, entre émotion et tristesse,
entre sérieux et envie d’esquisser un rire moqueur. Tout au long
du film, on suit sa persévérance, son ambition, sa détermination.
La couleur et la luminosité sont très bien ajustées. La musique va
à merveille : un régal pour les yeux et pour les oreilles !
Cette
tragédie en 5 chapitres ressemble à un feu d'artifice. Le bouquet
final est beau et stupéfiant. Ce film nous fait réfléchir parce
qu'il traite des thèmes de la vérité, du mensonge, de la
sincérité et de l'amour; il pose surtout à notre avis une question
existentielle : «faut il rêver sa vie ou vivre son rêve ?»
Marguerite a choisi !
Collège
Lucie Aubrac, Grenoble
Nom
du professeur : M. OUERHANI
Noms
et prénoms des élèves : BEN-AZIB Fatma, RAMBAUD Presillia,
YASSAD Ahlem
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire