Lorsque Arnaud Maguet nous a demandé de travailler sur le thème « Au
hasard, sur la route », tout de suite le livre de Jack Kerouac s’est
imposé comme référence, ainsi que toute la culture des road-movies
américains retraçant les espaces de liberté qu’engendrent les voyages et
les mythes qui les accompagnent, ceux-là même qui ont donné naissance à
cette contre-culture américaine qui sous-tend le travail de l’artiste.
Mais à y regarder mieux, être sur la route ne s’arrête pas seulement à
cette idée de voyage, c’est aussi ce sentiment de se placer sur le
côté, de prendre le temps de voir et de percevoir autrement, de se
décaler d’un poil de nos habitudes, de se laisser porter par le flux
inconscient de notre environnement immédiat et d’ouvrir notre regard.
Ainsi de Nicolas Bouvier et de ses voyages retranscrits dans de
nombreux écrits qui, de la Suisse à l’extrême orient, a changé sa
manière de percevoir le monde autour de lui en se laissant porter par
les rencontres et les situations auxquelles il a du se confronter.
Ainsi de Guy Debord et des situationnistes qui établirent une autre
vision de notre environnement et de notre géographie proche qu’elle
soit physique, mentale, émotionnelle ou sensible en nous invitant à
poser un regard différencié sur notre quotidien. L’exposition conçue
avec Arnaud Maguet s’attache à ce décalage, conscient ou non, qui se
nourrit et crée la richesse de ce qui nous entoure.
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