Fin
cette semaine du cycle "20 ans de PB, 20 ans de ciné"
avec, selon l’endroit où on se place, un grand flashforward dans
la traversée des films emblématiques de la ligne éditoriale du
journal, ou un léger flashback sur une œuvre récente et passée
trop inaperçue à sa sortie : La Solitude des nombres premiers.
Saverio
Costanzo adapte ici un best-seller transalpin éponyme, il pratique
surtout un grand écart impressionnant entre le cinéma de genre
italien, du giallo au film d’horreur, et la chronique déconstruite
sur quatre périodes de deux adolescents brisés, qui charrient leurs
traumas jusqu’à l’âge adulte. Unis par des liens invisibles –
ou soigneusement dissimulés par l’entrelacement scénaristique et
une mise en scène onirique et impressionniste – ils sont comme les
nombres premiers : seuls mais formant une suite logique. Le film fait
entrer dans leur subconscient, labyrinthe mental qui devient à
l’écran un dédale temporel et spatial à la lisière du
fantastique.
Comme
si Dario Argento avait raconté l’enfance malheureuse de sa propre
fille (ce n’est un secret pour personne, ladite Asia ne cachant pas
ses tourments en interview), Saverio Costanzo fait renaître en mode
majeur le cinéma bis de son pays, créant une forme inédite et
singulière. La redécouverte est donc impérative – surtout sur
grand écran pour apprécier la beauté du travail, en scope et en
couleurs éclatantes, du cinéaste.
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