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mardi 30 septembre 2014

Cinémathèque de Grenoble : cycle « Génération 58-68 », films à partir d'octobre 2014 (salle Juliet Berto, Grenoble)


Redécouverte d’une génération.
La fin des années cinquante voit émerger un groupe de jeunes metteurs en scène, nés pour la plupart entre 1925 et 1935, que rassemble l’envie de faire du cinéma autrement que leurs aînés. Ils cherchent de nouveaux modes de production en s’autoproduisant très souvent et en réduisant, pour ce faire, les coûts. L’apparition d’un matériel de prise de vue et d’enregistrement du son plus léger leur permet de sortir des studios et de libérer leur rapport à l’espace et au mouvement. Dans le même temps, le CNC adapte ses aides pour permettre l’émergence de nouveaux créateurs : avec l’avance sur recettes, c’est un cinéma indépendant des normes du marché qui se trouve encouragé et rend possible la réalisation d’un nombre important de « premiers films ». C’est une période aussi où la presse de cinéma, très abondante depuis le début des années vingt, à la fois en direction des professionnels et du public, prend une place nouvelle : Cinéma, Positif, Les Cahiers du Cinéma soutiennent intellectuellement, de façon militante même, les créateurs. Une nouvelle cinéphilie se construit, très engagée, s’édifiant en un nouvel art de vivre. L’époque est également marquée par une nouvelle génération d’acteurs qui s’impose sur les écrans, accompagnant pour certains de film en film les réalisateurs qui les ont fait naître au cinéma : Jean-Paul Belmondo, Marie Laforêt, Emmanuelle Riva, Maurice Ronet, Alain Delon, Jacques Perrin, Michel Piccoli, Jean Seberg, Jean-Pierre Cassel, et d’autres, deviennent les visages emblématiques de ce renouveau du cinéma français auxquels s’attache le public et que suivent avec enthousiasme les émissions de radio et de télévision. Cette liberté de faire et de penser n’en conduit pas moins certains de ces réalisateurs à aborder les drames et les tensions du monde contemporain : de la guerre d’Algérie (La Belle vie, Robert Enrico, projeté le 3 octobre) au mal être d’une jeunesse (Kriss Romani, Jean Schmitd, projeté le 23 octobre), le portrait dressé de l’époque est saisissant. Il permet de revoir quelques lieux communs généralement attachés à l’époque, c’est cela aussi la force du cinéma : enregistrer comme à son insu la vérité d’un temps. Le travail de recherche des équipes de la direction du patrimoine du CNC permet de découvrir ou redécouvrir ce pan de l’histoire du cinéma français injustement oublié.

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