Bilan
du Festival Clap’Lycée 2017
Classe
de Seconde (Professeur de français : Sabine Ristori)
Lycée
Pablo Neruda (Saint-Martin-d’Hères)
Du
lundi 29 mai au jeudi 1er juin, cette classe de 35 élèves
a été la classe JURY lors du festival Clap’Lycée organisé par
l’Association Cinéduc, au cinéma Le Club (Grenoble). Comme à
Cannes, ces quatre jours intenses ont fait vivre aux élèves une
expérience forte et inédite :
-
projection de 8 films artistiques (avec des problématiques
susceptibles de toucher ce public lycéen : sélection Ecrans
Junior Isère)
-
débats (Président du Jury : Jean-Marie Duprez, acteur,
scénariste et producteur)
-
vote pour décerner une « palme » au film préféré par
l’ensemble de la classe.
Bilan
pour les élèves
L’ensemble
de la classe a retenu de cette expérience :
-
la responsabilité d’être LA classe jury, suite au concours
remporté collectivement. Pour pouvoir voter à la fin, il fallait
n’avoir manqué aucun des 8 films : le fait d’être
sollicités pour d’autres activités (accueil de correspondants
allemands cette même semaine) leur a fait comprendre le sens de cet
engagement sur la durée. Huit films, c’est une immersion
exigeante.
-
l’intérêt des 8 films : du Burkina Faso au Chili, de
la Nouvelle Zélande à la Syrie, en passant par la Suisse et
l’Espagne, les élèves ont fait le tour du monde à travers ces
fictions. Ils ont aimé que les personnages principaux soient à la
fois proches d’eux par leur âge et très différents par les
difficultés auxquelles ils sont confrontés.
-
la valorisation de la prise de parole : les élèves ont
aimé défendre leur point de vue sur un film en prenant le micro
lors des débats animés par J-M Duprez ; la quinzaine d’élèves
qui ont réalisé l’émission « Cinéradio » diffusée
sur Radio Grésivaudan se sont passionnés pour cet exercice (et
veulent y donner suite...)
Bilan
pour le professeur
-
un « projet de classe » dont l’ambition était
d’être fédérateur, dans une classe de Seconde assez difficile,
très hétérogène.
Même
les élèves dont le comportement posait problème au lycée ont
participé au projet, ont argumenté de manière intéressante après
les projections. Ce festival, qui clôturait une année scolaire où
le cinéma était déjà très présent dans mon enseignement en
français (programme Lycéens au cinéma, analyses filmiques,
exercices de lectures d’images filmées/de textes, créations
audio-visuelles), aurait pu donner lieu à plus d’analyses, mais
les commentaires des élèves étaient globalement très pertinents.
-
apprendre autrement : ces films ont fait sentir aux
élèves des réalités aussi bien historiques (la Tchécoslovaquie
derrière le rideau de fer), qu’actuelles (le quotidien de la
guerre en Syrie), à travers des formes artistiques dont ils ont
compris l’intérêt (le huis-clos, le dilemme tragique, la notion
de points de vue, de registre fantastique/épique, de construction de
la narration : retours en arrière, effet de boucle quand la fin
du film renvoie au début, etc.).
-
inciter à plus d’ouverture d’esprit
Des
réticences étaient prévisibles : peu de familles étaient
volontaires pour héberger des correspondantes italiennes invitées à
ce festival « international » et certains élèves ont
trouvé que cette semaine cinéma était « lourde » à
cause des problématiques abordées et du rythme des projections.
Mais le bilan est très positif : les élèves se sont montrés
sensibles aux questions posées par les films (maman démissionnaire
dans La Madre, couple de femmes dans Rara, le rapport
de l’adolescent à l’autorité dans Wallay et Mahana,
etc.), ouverts à la discussion, avec des efforts d’argumentation.
Leur capacité à animer, en table ronde, une véritable émission de
radio, « Cinéradio » sur Radio Grésivaudan, m’a même
étonnée !
Au-delà,
je dirais pour conclure que cette semaine m’a permis de
« rencontrer » chacun des élèves de cette classe
puisque nous partagions un sujet de conversation qui ne s’épuisait
jamais : les films que nous avions vus ensemble. Chacun avait
quelque chose à dire. Tous ces temps d’échanges, si importants
mais si comptés dans le cadre du lycée, nous les devons à
l’organisation minutieuse du festival par l’équipe de Cinéduc,
qui a su prolonger l’activité cinéma par des activités variées :
formation radio, repas cuisiné par des femmes migrantes, réception
à la Maison de l’International, découverte de la formation en
Arts Plastiques de BTS du lycée d’Argouges à travers les trophées
réalisés pour l’occasion.
Un
grand merci à toute cette équipe Cinéduc !