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mardi 6 juin 2017

Les films d'Ecrans Juniors Isère vus par les élèves de 2e de Pablo Neruda, Saint-Martin d'Hères

Bilan du Festival Clap’Lycée 2017

Classe de Seconde (Professeur de français : Sabine Ristori)
Lycée Pablo Neruda (Saint-Martin-d’Hères)

Du lundi 29 mai au jeudi 1er juin, cette classe de 35 élèves a été la classe JURY lors du festival Clap’Lycée organisé par l’Association Cinéduc, au cinéma Le Club (Grenoble). Comme à Cannes, ces quatre jours intenses ont fait vivre aux élèves une expérience forte et inédite :
- projection de 8 films artistiques (avec des problématiques susceptibles de toucher ce public lycéen : sélection Ecrans Junior Isère)
- débats (Président du Jury : Jean-Marie Duprez, acteur, scénariste et producteur)
- vote pour décerner une « palme » au film préféré par l’ensemble de la classe.

Bilan pour les élèves
L’ensemble de la classe a retenu de cette expérience :
- la responsabilité d’être LA classe jury, suite au concours remporté collectivement. Pour pouvoir voter à la fin, il fallait n’avoir manqué aucun des 8 films : le fait d’être sollicités pour d’autres activités (accueil de correspondants allemands cette même semaine) leur a fait comprendre le sens de cet engagement sur la durée. Huit films, c’est une immersion exigeante.
- l’intérêt des 8 films : du Burkina Faso au Chili, de la Nouvelle Zélande à la Syrie, en passant par la Suisse et l’Espagne, les élèves ont fait le tour du monde à travers ces fictions. Ils ont aimé que les personnages principaux soient à la fois proches d’eux par leur âge et très différents par les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
- la valorisation de la prise de parole : les élèves ont aimé défendre leur point de vue sur un film en prenant le micro lors des débats animés par J-M Duprez ; la quinzaine d’élèves qui ont réalisé l’émission « Cinéradio » diffusée sur Radio Grésivaudan se sont passionnés pour cet exercice (et veulent y donner suite...)

Bilan pour le professeur
- un « projet de classe » dont l’ambition était d’être fédérateur, dans une classe de Seconde assez difficile, très hétérogène.
Même les élèves dont le comportement posait problème au lycée ont participé au projet, ont argumenté de manière intéressante après les projections. Ce festival, qui clôturait une année scolaire où le cinéma était déjà très présent dans mon enseignement en français (programme Lycéens au cinéma, analyses filmiques, exercices de lectures d’images filmées/de textes, créations audio-visuelles), aurait pu donner lieu à plus d’analyses, mais les commentaires des élèves étaient globalement très pertinents.
- apprendre autrement : ces films ont fait sentir aux élèves des réalités aussi bien historiques (la Tchécoslovaquie derrière le rideau de fer), qu’actuelles (le quotidien de la guerre en Syrie), à travers des formes artistiques dont ils ont compris l’intérêt (le huis-clos, le dilemme tragique, la notion de points de vue, de registre fantastique/épique, de construction de la narration : retours en arrière, effet de boucle quand la fin du film renvoie au début, etc.).
- inciter à plus d’ouverture d’esprit
Des réticences étaient prévisibles : peu de familles étaient volontaires pour héberger des correspondantes italiennes invitées à ce festival « international » et certains élèves ont trouvé que cette semaine cinéma était « lourde » à cause des problématiques abordées et du rythme des projections. Mais le bilan est très positif : les élèves se sont montrés sensibles aux questions posées par les films (maman démissionnaire dans La Madre, couple de femmes dans Rara, le rapport de l’adolescent à l’autorité dans Wallay et Mahana, etc.), ouverts à la discussion, avec des efforts d’argumentation. Leur capacité à animer, en table ronde, une véritable émission de radio, « Cinéradio » sur Radio Grésivaudan, m’a même étonnée !
Au-delà, je dirais pour conclure que cette semaine m’a permis de « rencontrer » chacun des élèves de cette classe puisque nous partagions un sujet de conversation qui ne s’épuisait jamais : les films que nous avions vus ensemble. Chacun avait quelque chose à dire. Tous ces temps d’échanges, si importants mais si comptés dans le cadre du lycée, nous les devons à l’organisation minutieuse du festival par l’équipe de Cinéduc, qui a su prolonger l’activité cinéma par des activités variées : formation radio, repas cuisiné par des femmes migrantes, réception à la Maison de l’International, découverte de la formation en Arts Plastiques de BTS du lycée d’Argouges à travers les trophées réalisés pour l’occasion.

Un grand merci à toute cette équipe Cinéduc !

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